Envie de prendre un cours de photo à Paris ou région parisienne ?
De faire des rencontres en faisant de la photo ?
www.japprendsaphotographier.fr

3 mars 2013

Le bas noir, la veste et le slip Supeman

Résumé des épisodes précédents : Les soirées speed dating « Lemon Friday », c'est en quelque sorte un grand voyage à travers le monde. Quand on rentre dans la boîte de nuit qui sert de cadre à ces rencontres, c'est la Roumanie avec ses canapés aux tissus défraîchis ; les premières rencontres ont été pour moi une excursion en Russie avec ses filles aguicheuses. La pause clope, c'est la Corée du Nord. Il me restait encore à visiter l'Irak (époque Saddam Hussein) et les bars à strip-tease californiens...



La Belle et la Bête

Le point positif de cette soirée (il fallait bien que je vous en trouve un...), c'est qu'on m'a raconté plein d'histoires toutes différentes les unes des autres. En l'occurrence, le cas de cette Tour Eiffel de 35 ans était le négatif parfait de l'hôtelière du 1er round (Sandrine pour les amnésiques). Sandrine était ordinaire, Magali était distinguée ; Sandrine était habillée comme un sac, Magali était élégante ; Sandrine s'exprimait comme une concierge, Magali s'exprimait comme une bourgeoise du XVIe... Mais le parallèle parfait se trouvait évidemment dans leur situation sentimentale respective : Sandrine se tapait des mecs mariés, Magali était elle-même mariée... 

Je me suis demandé quelle vie de couple misérable pouvait un jour conduire une bourgeoise friquée à se mettre sur son 31 pour aller chercher un plan cul dans un speed dating...
À moins qu'elle ne soit venue chercher ici un partenaire de jeux pour elle et son mari !
Il faudra se méfier si elle me propose de venir chez elle comme l'hôtelière nymphomane !



Non. Il y a des lieux de rencontres spécialisés pour ça.
Et puis, elle aurait été calme et déterminée. Là, elle avait l'air toute excitée à me raconter ça ; comme si l'idée de tromper son insipide mari lui procurait une joie inextinguible. C'était triste en fait de voir cette femme si distinguée avec ses bas noirs sexy dans une soirée si merdique...

Je me suis imaginé, si j'avais été quelqu'un de cynique, en train de l'appeler 48h plus tard, un dimanche matin, à une heure où elle est très probablement avec son mari, loin... très loin de la soirée « Lemon Friday »...



Note pour plus tard : penser à essayer le cynisme. Y'a moyen de se marrer...

La 3e et dernière fille (mais en était-ce une ?) de la soirée ne m'a pas laissé un souvenir impérissable en termes de conversation. En revanche, physiquement... elle ressemblait à un truc monstrueux, indéfinissable ! Une sorte d'ogresse qui empestait le parfum et avec un duvet très brun en guise de moustache qui lui conférait un faux air de Saddam Hussein.



L'abominable Saddam portait le n°20 et m'a dit s'appeler Nesrine.
Je n'ai rien retenu de la conversation durant laquelle j'ai dû regarder ma montre encore plus souvent que l'arbitre de la rencontre avec son chronomètre à la 89e minute du match.

À part un détail ; elle a insisté 4 fois : « Mon prénom c'est Nesrine, pas Mesrine comme le criminel ». Puis elle s'est justifiée : « D'habitude, il y a plein de gens qui confondent et qui prononcent mal. Mais je n'ai rien à voir avec ce bandit ».
Oui voilà.
Elle a pris ses cachets la dame de la chambre n°20 ?

Bon ben c'est pas le tout mais... j'en avais ma claque des hôtelières nymphomanes, des infirmières sadiques, des assistantes de direction ploucs, des bourgeoises infidèles et des ogres paranoïaques. J'avais l'impression de tenir là le casting parfait pour un film de Chabrol, avec ses histoires de tromperies, ses basses mesquineries et ses faux semblants dans la petite bourgeoisie de province...


La Boum mais plus avec Sophie qu'avec Marceau...

Guy Lux a mis fin triomphalement au dernier tête-à-tête, visiblement très soulagé lui aussi d'en finir. Et il a annoncé tout aussi triomphalement l'ouverture du « dancefloor ».
Disons-le tout net. Aux platines, le DJ, c'était pas David Guetta.
Mais vu l'endroit, le contraire m'aurait étonné...

Pour qu'une soirée de merde soit réussie, il faut évidemment une musique de merde. Quand la session musicale a débuté par « Sous les sunlights des tropiques » de Gilbert Montagné, j'ai su qu'il allait y avoir du lourd !
En fait, si je n'avais pas eu envie de vérifier si j'intéressais éventuellement la petite demoiselle de l'île de Ré en robe noir sexy, j'aurai foutu le camp tout de suite. Comment dire... J'avais aucune envie de me trémousser dans ce bar transformé en boîte de nuit de camping.
J'avais peur qu'il se passe un truc qui me fasse encore plus regretter d'être venu.



Mais il fallait que j'en ai le cœur net avant de partir.
Tandis que Cloclo nous hurlait son admiration pour « leeeees sirè-nes du pooort d'Aleeeexandriiiiiiie », je me suis frayé un chemin au milieu des quelques célibataires qui espéraient sauver leur soirée en se déhanchant sur le groove citronné.
Entre les bras en l'air qui faisaient l'essuie-glace, j'ai aperçu Amy affalée dans un canapé au fond de la salle, un cocktail à la main, déjà bien entourée par 2 mecs très grands et qui avaient l'air d'avoir très faim...

J'ai patiemment attendu le bon moment pour aller lui parler. Dès qu'elle s'est retrouvée seule, je me suis approché et j'ai engagé la conversation sur le bilan de la soirée :

- « Alors ? Il y en a qui t'a plu parmi tous les mecs avec qui tu as discuté ce soir ? ».
Elle a acquiescé.
- « Y'en a même un sur qui j'ai carrément flashé ! »



J'ai levé un sourcil interrogateur et intéressé. Elle a alors désigné un petit blond trapu avec une coupe en brosse et une chemise de bûcheron à carreaux bleus qui se dandinait sur « I will survive », et m'a dit :
- « Ouais ! Lui là-bas sur la piste. C'est celui qui est passé juste après toi... Mais je ne sais pas comment aller le ré aborder ».

Ben voyons... elle ne manquait pas d'air celle-là !
Mais, je suis beau joueur. Il faut bien avoir un peu d'autodérision et avouer que la façon de m'éconduire était feutrée et élégante, discrète mais efficace. Ou comment se prendre une magistrale claque dans la gueule...



Finalement, le moment le plus intéressant de cette (très) longue soirée était assez inattendu. L'une des nanas qui se trouvaient là se mariait et était venue avec des copines pour son enterrement de vie de jeune fille.
À la limite, c'était peut-être la raison la moins con pour venir dans ce genre de soirée : se marrer entre copines.


DSK et son slip Superman

Pour clore la soirée, lesdites copines avaient fait venir un strip-teaseur type « Chippendale » ou « California Man », musclé, imberbe, avec les tablettes de chocolat en guise d'abdominaux, la mâchoire carrée qui se contracte toute seule par intermittence, etc.

Outre le fait que le type (qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour gagner sa vie !) est passé du costume de James Bond avec son faux revolver (avec lequel il ne manquait pas d'insister pour que l'on comprenne bien que le canon pouvait aussi avoir une forme phallique), à un string bleu électrique avec le logo Superman, le tout en 5 minutes, il a également gratifié tous les convives anonymes de la boîte de nuit d'une simulation d'acte sexuel avec la future mariée.

Au début, les copines étaient pliées de rire. Puis, quand il s'est dirigé vers le canapé où elles se trouvaient et, qu'une par une, il leur a fait le coup de la chambre 2806 du Sofitel, le groupe s'est divisé en 2 catégories : celles qui l'auraient bien sucé s'il n'y avait pas eu tant de monde autour, et celles qui riaient jaune, visiblement gênées d'avoir la bouche plaquée de force contre un string en satin !
Impression accentuée par le style vestimentaire des demoiselles - très coincées - qui m'a fait me dire que leur naissance devait plus relever d'un miracle de Cour que de la Cour des miracles...

En fait, c'était assez facile à comprendre : il y avait d'un côté les copines célibataires qui avaient un peu la dalle, et de l'autre les copines mariées qui avaient un peu l'impression de tromper leur mari.

Le strip-teaseur était sacrément professionnel pour ne pas laisser entrevoir la moindre manifestation physique (ou sacrément rebuté par le sexe faible peut-être...).
Quand il a viré son bout de tissu pour dévoiler son musculeux fessier à ses demoiselles en furie, ne cachant plus que la Francfort par un serviette éponge, le DJ a fait repartir l'ambiance avec « Saga Africa » à fond.

J'ai su qu'il était temps que je m'en aille.

Ça fait peut-être longtemps que je cherche une vraie relation stable et harmonieuse, mais les soirées speed dating ont établi une nouvelle marque de ridicule et de bassesse où des gens cupides et sans scrupules exploitent la misère sentimentale de certains célibataires en proposant des soirées ringardes, chères, sans aucune prestations, au service déplorable, à la musique nulle et où la beauferie le dispute au glauque.

Cela peut paraître hautain de ma part. Je ne le crois pas. Je ne suis pas comme ça. C'est simplement que je n'aime pas être pris pour un imbécile. À part ça, je me suis bien marré ! :-)


 
Dehors, l'air était frais et j'étais heureux d'être libre, d'avoir testé (et éliminé) une mauvaise manière de rencontrer des célibataires, et content d'avoir emmagasiné dans ma mémoire toutes ces anecdotes que je vous ai contées ces dernières semaines...

(à suivre...)