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10 janvier 2013

Une brochette dégueulasse sur le grill

Résumé des épisodes précédents : Ça devait faire près d'une heure que j'étais arrivé à ma première soirée « Lemon Friday ». Et je savais déjà que ce serait la dernière…
Malgré tout, je voulais « laisser sa chance au produit », comme on dit dans le jargon du marketing. J'avais déjà rencontré Sarah avec son questionnaire, qui avait dû être flic dans une vie antérieure, et maintenant je me débattais avec Sandrine qui, elle, avait dû être très méchante dans une vie antérieure pour être punie de la sorte...

Après le morceau de poulet, le morceau de cochon(ne)...



Sandrine (souvenez-vous, le n°25, ou sinon relisez le post précédent pour vous remettre dans le bain) n'avait pas fini de me raconter sa vie sentimentale et sentait bien que le temps pressait.
Je suis sûr qu'elle avait déjà raconté exactement la même chose, mot pour mot, au péquenot chauve qui m'avait précédé pendant que je passais l'interrogatoire avec Sarah (souvenez-vous, le n°28). D'ailleurs, en le regardant à la dérobée, lui aussi avait l'air d'avoir ses 40 ans bien tapés avec son crâne en pain de sucre.
Sandrine m'a alors brutalement sorti de ma rêverie :

- « Tu sais, moi je cherche du sérieux... mais ça ne me dérange pas de commencer une relation par du sexe ! ».

Soyons franc, je ne vais pas faire le mec choqué. Ce n'est pas le propos en soi qui m'a dérangé. Il serait sorti de la bouche de Monica Belucci, je l'aurai même trouvé tout à fait agréable.
Mais là, c'était plutôt Monique Boulecci... si vous voyez ce que je veux dire !

Enfin… à tendre une telle perche, elle prouvait qu'elle avait au moins foi en sa bonne étoile de repartir avec un homme ce soir. Je n’ai pas eu l’occasion de m’en assurer en repartant mais, au vu du public masculin de la soirée, elle avait ses chances...



Elle m'a raconté ensuite, dans les 2 dernières minutes de ce speed date interminable, sa seconde « romance » depuis son veuvage : elle sortait depuis presque 1 an avec un représentant des fenêtres K par K.
Je sais... vous croyez que j'invente pour alimenter cette chronique. Mais non ! Je vous assure qu'il n'y a aucun mal à travailler pour cette noble enseigne de fenêtres en PVC !
C'est juste désormais pour que vous sachiez que ces VRP ne viennent pas toujours que pour vous défoncer votre vieux Vélux coincé...

Là, j'ai réussi à lui glisser mon unique question en 6 minutes :

- « Ah... mais tu n'es pas célibataire en fait ? »
- « Siiiii... Hi Hi. En fait, comme il est marié lui aussi [NDLA : Comme le plombier, vous vous souvenez ?], j'en ai un peu marre. Mais je le garde en attendant de trouver mieux ».

Nikos Aliagas a sifflé la fin de la partie, et lorsque je me suis levé, Sandrine m'a suggéré que l'on s'échange nos numéros de téléphone tout de suite plutôt que d'attendre que le site internet nous remette en contact ultérieurement.
Oh putain... celle là, elle avait vraiment envie d'un coup de polish dans l'arrière cuisine !



J’ai affiché mon sourire le plus faux-cul possible en bredouillant un « Euh… on verra », et je suis allé m’assoir dans l’angle du ring à côté de la 3e demoiselle de la soirée.


avec quelques épices créoles...

Aurélie avait le numéro 26. C’était une jolie métisse de 30 ans, souriante, avec un beau visage rond et angélique, des traits fins.
Quand Denis Brogniart a lancé son chrono, le dialogue s’est engagé naturellement. Aussi incroyable que cela puisse paraître dans cette pitoyable soirée, Aurélie avait l’air d’être psychologiquement équilibrée, plutôt sympathique, avec de la conversation et même une certaine dose d’humour.
Elle était Antillaise et avait un accent marqué et j’avoue que j’avais un peu de mal parfois à la comprendre.



Des filles que j’ai rencontrées ce soir là, Aurélie aurait pu faire partie de celles que j’aurais souhaité revoir. Si seulement…
Il faut dire ce qui est, et ne pas se voiler la face. Elle avait dû en faire craquer un certain nombre… Non pas des mecs, des jeans !



Bref, même si le chrono m'a semblé incroyablement court par rapport aux deux premières entrevues, je n'ai pas voulu m'appliquer l'adage selon lequel « les rondes c'est comme les vieilles mobylettes, ça dépanne et c'est rigolo à monter, jusqu'au jour où un ami te voit dessus ».

J'ai donc abandonné Aurélie aux griffes acérées du mâle qui me succédait sur le canapé et qui semblait visiblement éprouvé au sortir de sa discussion avec l'hôtelière nymphomane.

Juste quand je commençais à me prendre à ce petit jeu amusant, la 4e demoiselle s'est montrée pour le moins déconcertante...

Comment s'appelait-elle ? Quel numéro portait-elle ? En fait, je ne le saurai jamais (et vous non plus par voie de conséquence !).
C'était une fille mince, aux cheveux courts d'un blond platine, avec des grandes pattes de sauterelle repliées dans un jean et des yeux d'un bleu piscine trop maquillés.
La chose qui m'a (immanquablement) le plus marqué chez elle a été sa poitrine, visiblement très bien faite et que les mains d'un honnête homme n'auraient jamais repoussée...
C'est peut-être pour ça d'ailleurs - et pour le furtif (si si, je vous assure, vraiment furtif) regard que j'ai posé sur ses attributs mammaires - qu'elle a eu la réaction suivante :

Avant même que Jean-Luc Reichmann lance le round, la blonde m'a dit avec un fort accent russe :

- « Yé zoui dézolé. Za n'est pas contle toi, mais zé n'est pas comme moi pensais. Yé n'aime pas dou tout cé zeu. Yé né vé pas continouer.
Toi pas ploblème, mais moi n'aime pas rencontler inconnus comme ça... ».

Allons bon. Déjà que je n'avais pas été gâté par le hasard dans l'attribution des 5 nanas que je devais rencontrer, si en plus j'en avais une qui démissionnais, c'était le pompon !

La Russe était sans aucun doute la seule de la soirée à jeter l'éponge et choisissait de laisser tomber juste quand c'était mon tour. Certes, ce n'était probablement pas la femme de ma vie ; mais quand même !
Je ne rentabilisais même pas mes 15 € et j'avais 6 minutes à tuer avant la dernière pintade de ce round.



Jean-Pierre Pernaut a retenu son chrono le temps de s'excuser pour la cliente slave qui venait de foutre le camp sur ses chaussures à plate-forme, et m'a promis de me faire revenir très vite pour un second round une fois que tout le monde serait passé.
J'ai trouvé cette volonté de me rassurer amusante. Avait-il conscience de l'indigence intellectuelle de sa clientèle pour chercher à compenser cette défection par de la quantité ?


...mais évidemment ça donne soif !

Je suis sorti du ring pour aller me rincer le gosier au bar et vu que la première gorgée de bière (et autres plaisirs minuscules) ne s'était pas révélée concluante lors de mon arrivée, j'ai demandé un simple verre d'eau du robinet.
La serveuse qui m'avait servi la bière chaude ¾ d'heure auparavant s'est chargée de me rappeler à quel point elle était mal aimable.

- « Je suis désolée. Nous ne servons pas de verre d'eau ».

Ma gorge était une terre aride.
Je n'ai jamais compris ce qu'un établissement avait à gagner à refuser d'offrir un verre d'eau. Ils ne rattraperaient certainement pas en consommations payantes ce qu'ils perdaient en réputation.



La physionomie des soirées « Lemon Friday » se dessinait lentement mais nettement : un lieu ringard et has been, un personnel pas franchement avenant, la sensation que la seule chose qui leur importe c'est ton portefeuille, une clientèle bas-de-gamme et désespérée....
Bref, lamentable.

Ces quelques réflexions n'avaient pas étanché ma soif, mais pendant ce temps, les 6 minutes de chômage technique s'étaient écoulées. Je pouvais retourner explorer derniers les bas-fonds (au sens premier du terme) de la drague parisienne.



J'ai repris ma place dans le ring, sur le canapé en feutrine, à côté de la 5e et dernière demoiselle de la session.


Et il y a toujours un morceau trop cuit !

Stéphanie avait le numéro 193. C'était une blonde très banale, ni belle, ni moche, sans charme ; Si votre palpitant bondit dans votre cage thoracique quand une personne vous touche et vous plaît en général, on pourrait dire, par opposition, que Stéphanie induisait l'électrocardiogramme plat.

Je l'ai poliment salué en m'asseyant.
Pas un sourire. Glaçante.
En plus de ses petits yeux bleus en trous de pine sur un visage dur, elle affichait un air de méfiance qui paraissait permanent chez elle tellement il semblait naturel. Ses cheveux blonds filasses ramassés en un quelconque chignon lui donnait un faux air de Dorothée (mais si, rappelez-vous dans votre enfance, celle du « Club » avec Jacky et Corbier !).

Le chrono de notre G.O. du Club Med a démarré et la conversation avec la blonde a vite tourné court. Elle répondait super sèchement, était peu bavarde et s'appliquait à paraître autoritaire à chaque phrase. Elle m'a indiqué qu'elle était infirmière.
Je devais toujours être dans la Twilight zone !



Quel formidable brochette ! Quand j'ai participé à cette ridicule soirée en septembre dernier, j'avais déjà entamé ce blog. Ami célibataire comme moi, j'ai su immédiatement que je t'en parlerai pour te faire économiser 15 € et ton précieux temps.
Car la soirée n'est pas tout à fait terminée...

(à suivre...)