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3 mars 2013

Le bas noir, la veste et le slip Supeman

Résumé des épisodes précédents : Les soirées speed dating « Lemon Friday », c'est en quelque sorte un grand voyage à travers le monde. Quand on rentre dans la boîte de nuit qui sert de cadre à ces rencontres, c'est la Roumanie avec ses canapés aux tissus défraîchis ; les premières rencontres ont été pour moi une excursion en Russie avec ses filles aguicheuses. La pause clope, c'est la Corée du Nord. Il me restait encore à visiter l'Irak (époque Saddam Hussein) et les bars à strip-tease californiens...



La Belle et la Bête

Le point positif de cette soirée (il fallait bien que je vous en trouve un...), c'est qu'on m'a raconté plein d'histoires toutes différentes les unes des autres. En l'occurrence, le cas de cette Tour Eiffel de 35 ans était le négatif parfait de l'hôtelière du 1er round (Sandrine pour les amnésiques). Sandrine était ordinaire, Magali était distinguée ; Sandrine était habillée comme un sac, Magali était élégante ; Sandrine s'exprimait comme une concierge, Magali s'exprimait comme une bourgeoise du XVIe... Mais le parallèle parfait se trouvait évidemment dans leur situation sentimentale respective : Sandrine se tapait des mecs mariés, Magali était elle-même mariée... 

Je me suis demandé quelle vie de couple misérable pouvait un jour conduire une bourgeoise friquée à se mettre sur son 31 pour aller chercher un plan cul dans un speed dating...
À moins qu'elle ne soit venue chercher ici un partenaire de jeux pour elle et son mari !
Il faudra se méfier si elle me propose de venir chez elle comme l'hôtelière nymphomane !



Non. Il y a des lieux de rencontres spécialisés pour ça.
Et puis, elle aurait été calme et déterminée. Là, elle avait l'air toute excitée à me raconter ça ; comme si l'idée de tromper son insipide mari lui procurait une joie inextinguible. C'était triste en fait de voir cette femme si distinguée avec ses bas noirs sexy dans une soirée si merdique...

Je me suis imaginé, si j'avais été quelqu'un de cynique, en train de l'appeler 48h plus tard, un dimanche matin, à une heure où elle est très probablement avec son mari, loin... très loin de la soirée « Lemon Friday »...



Note pour plus tard : penser à essayer le cynisme. Y'a moyen de se marrer...

La 3e et dernière fille (mais en était-ce une ?) de la soirée ne m'a pas laissé un souvenir impérissable en termes de conversation. En revanche, physiquement... elle ressemblait à un truc monstrueux, indéfinissable ! Une sorte d'ogresse qui empestait le parfum et avec un duvet très brun en guise de moustache qui lui conférait un faux air de Saddam Hussein.



L'abominable Saddam portait le n°20 et m'a dit s'appeler Nesrine.
Je n'ai rien retenu de la conversation durant laquelle j'ai dû regarder ma montre encore plus souvent que l'arbitre de la rencontre avec son chronomètre à la 89e minute du match.

À part un détail ; elle a insisté 4 fois : « Mon prénom c'est Nesrine, pas Mesrine comme le criminel ». Puis elle s'est justifiée : « D'habitude, il y a plein de gens qui confondent et qui prononcent mal. Mais je n'ai rien à voir avec ce bandit ».
Oui voilà.
Elle a pris ses cachets la dame de la chambre n°20 ?

Bon ben c'est pas le tout mais... j'en avais ma claque des hôtelières nymphomanes, des infirmières sadiques, des assistantes de direction ploucs, des bourgeoises infidèles et des ogres paranoïaques. J'avais l'impression de tenir là le casting parfait pour un film de Chabrol, avec ses histoires de tromperies, ses basses mesquineries et ses faux semblants dans la petite bourgeoisie de province...


La Boum mais plus avec Sophie qu'avec Marceau...

Guy Lux a mis fin triomphalement au dernier tête-à-tête, visiblement très soulagé lui aussi d'en finir. Et il a annoncé tout aussi triomphalement l'ouverture du « dancefloor ».
Disons-le tout net. Aux platines, le DJ, c'était pas David Guetta.
Mais vu l'endroit, le contraire m'aurait étonné...

Pour qu'une soirée de merde soit réussie, il faut évidemment une musique de merde. Quand la session musicale a débuté par « Sous les sunlights des tropiques » de Gilbert Montagné, j'ai su qu'il allait y avoir du lourd !
En fait, si je n'avais pas eu envie de vérifier si j'intéressais éventuellement la petite demoiselle de l'île de Ré en robe noir sexy, j'aurai foutu le camp tout de suite. Comment dire... J'avais aucune envie de me trémousser dans ce bar transformé en boîte de nuit de camping.
J'avais peur qu'il se passe un truc qui me fasse encore plus regretter d'être venu.



Mais il fallait que j'en ai le cœur net avant de partir.
Tandis que Cloclo nous hurlait son admiration pour « leeeees sirè-nes du pooort d'Aleeeexandriiiiiiie », je me suis frayé un chemin au milieu des quelques célibataires qui espéraient sauver leur soirée en se déhanchant sur le groove citronné.
Entre les bras en l'air qui faisaient l'essuie-glace, j'ai aperçu Amy affalée dans un canapé au fond de la salle, un cocktail à la main, déjà bien entourée par 2 mecs très grands et qui avaient l'air d'avoir très faim...

J'ai patiemment attendu le bon moment pour aller lui parler. Dès qu'elle s'est retrouvée seule, je me suis approché et j'ai engagé la conversation sur le bilan de la soirée :

- « Alors ? Il y en a qui t'a plu parmi tous les mecs avec qui tu as discuté ce soir ? ».
Elle a acquiescé.
- « Y'en a même un sur qui j'ai carrément flashé ! »



J'ai levé un sourcil interrogateur et intéressé. Elle a alors désigné un petit blond trapu avec une coupe en brosse et une chemise de bûcheron à carreaux bleus qui se dandinait sur « I will survive », et m'a dit :
- « Ouais ! Lui là-bas sur la piste. C'est celui qui est passé juste après toi... Mais je ne sais pas comment aller le ré aborder ».

Ben voyons... elle ne manquait pas d'air celle-là !
Mais, je suis beau joueur. Il faut bien avoir un peu d'autodérision et avouer que la façon de m'éconduire était feutrée et élégante, discrète mais efficace. Ou comment se prendre une magistrale claque dans la gueule...



Finalement, le moment le plus intéressant de cette (très) longue soirée était assez inattendu. L'une des nanas qui se trouvaient là se mariait et était venue avec des copines pour son enterrement de vie de jeune fille.
À la limite, c'était peut-être la raison la moins con pour venir dans ce genre de soirée : se marrer entre copines.


DSK et son slip Superman

Pour clore la soirée, lesdites copines avaient fait venir un strip-teaseur type « Chippendale » ou « California Man », musclé, imberbe, avec les tablettes de chocolat en guise d'abdominaux, la mâchoire carrée qui se contracte toute seule par intermittence, etc.

Outre le fait que le type (qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour gagner sa vie !) est passé du costume de James Bond avec son faux revolver (avec lequel il ne manquait pas d'insister pour que l'on comprenne bien que le canon pouvait aussi avoir une forme phallique), à un string bleu électrique avec le logo Superman, le tout en 5 minutes, il a également gratifié tous les convives anonymes de la boîte de nuit d'une simulation d'acte sexuel avec la future mariée.

Au début, les copines étaient pliées de rire. Puis, quand il s'est dirigé vers le canapé où elles se trouvaient et, qu'une par une, il leur a fait le coup de la chambre 2806 du Sofitel, le groupe s'est divisé en 2 catégories : celles qui l'auraient bien sucé s'il n'y avait pas eu tant de monde autour, et celles qui riaient jaune, visiblement gênées d'avoir la bouche plaquée de force contre un string en satin !
Impression accentuée par le style vestimentaire des demoiselles - très coincées - qui m'a fait me dire que leur naissance devait plus relever d'un miracle de Cour que de la Cour des miracles...

En fait, c'était assez facile à comprendre : il y avait d'un côté les copines célibataires qui avaient un peu la dalle, et de l'autre les copines mariées qui avaient un peu l'impression de tromper leur mari.

Le strip-teaseur était sacrément professionnel pour ne pas laisser entrevoir la moindre manifestation physique (ou sacrément rebuté par le sexe faible peut-être...).
Quand il a viré son bout de tissu pour dévoiler son musculeux fessier à ses demoiselles en furie, ne cachant plus que la Francfort par un serviette éponge, le DJ a fait repartir l'ambiance avec « Saga Africa » à fond.

J'ai su qu'il était temps que je m'en aille.

Ça fait peut-être longtemps que je cherche une vraie relation stable et harmonieuse, mais les soirées speed dating ont établi une nouvelle marque de ridicule et de bassesse où des gens cupides et sans scrupules exploitent la misère sentimentale de certains célibataires en proposant des soirées ringardes, chères, sans aucune prestations, au service déplorable, à la musique nulle et où la beauferie le dispute au glauque.

Cela peut paraître hautain de ma part. Je ne le crois pas. Je ne suis pas comme ça. C'est simplement que je n'aime pas être pris pour un imbécile. À part ça, je me suis bien marré ! :-)


 
Dehors, l'air était frais et j'étais heureux d'être libre, d'avoir testé (et éliminé) une mauvaise manière de rencontrer des célibataires, et content d'avoir emmagasiné dans ma mémoire toutes ces anecdotes que je vous ai contées ces dernières semaines...

(à suivre...)

22 février 2013

Une p'tite piqûre, une p'tite clope, une p'tite secrétaire

Résumé des épisodes précédents : J'avais voulu essayer, entre autres méthodes de rencontres, le speed dating, et après les 5 premières candidates, j'avais déjà une vision assez nette des chances de rencontrer une fille intéressante dans ce genre de soirées : nulles.
Comme un imbécile, je m'étais engagé pour un second round suite à la défection de la Russe... Mais Tsss... J'étais venu pour me donner une chance de trouver, donc pas de négativisme ! Il fallait y croire jusqu'au bout (ou boire le calice jusqu'à la lie) !
Vous êtes priés de louer ma persévérance !



« Misery » à la clinique de l'amour

Le face-à-face avec le n°193 - l'infirmière blonde qui se prénommait Stéphanie - se poursuivait péniblement. J'ai essayé de lui faire la conversation en attendant la fin des 6 minutes, mais plus la discussion avançait, plus elle se montrait autoritaire et cassante. Il faut dire que, de fait, la conversation était particulièrement captivante...

- « Tu es infirmière libérale ou à l'hôpital ? »
- « Qu'est-ce que ça peut te foutre ? »

Ah ben elle, soit c'était une habituée des clubs SM, soit elle était venue avec des copines pour déconner un max. Ou alors, c'est moi qui ne comprenait pas bien sa technique de drague... Comme je n'étais pas favorable à la tarte dans la gueule, j'ai fait semblant de prendre ça pour une blague et j'ai emprunté son rire à Michel Drucker.

La demi-heure touchait à sa fin et notre animateur a sifflé la récréation.
Le troupeau mixte s'est levé et s'est dirigé vers la sortie de l'arène tandis que les suivants trépignaient déjà, en attendant de pouvoir prendre notre place.
Les pauvres...



J'ai imaginé un père, quelques années plus tard, répondant à la curiosité de son fils sur les circonstances dans lesquelles il avait rencontré sa mère.
Et le père, posant une main protectrice sur l'épaule de l'enfant : « Mon fils,... J'ai rencontré ta mère dans une soirée Lemon Friday ! ».
Je devais commencer à être fatigué pour imaginer qu'un tel cauchemar puisse être possible. Mais il fallait convaincre un monde incrédule (vous, mes chers lecteurs !) que ce genre de soirées existe bel et bien !



Fumer à une soirée « Lemon Friday » tue

J'avais bien besoin d'une petite cigarette pour faire le bilan de cette première partie de soirée.
J'ai demandé à Cruella au bar de m'indiquer s'il fallait que je ressorte pour fumer. Elle m'a dit que ce n'était pas utile et qu'il y avait un fumoir « juste après les toilettes ».

Un fumoir ? Whouaaa, c'était peut-être ça la petite touche « trendy » de ce merveilleux bar-boîte !
En fait pour se rendre dans ce fameux « fumoir » (oui, les guillemets sont nécessaires, vous allez comprendre...), il fallait d'abord traverser les chiottes. Les propriétaires tiennent sans doute là une idée révolutionnaire : l'arme absolue pour combattre l'odeur du tabac froid, c'est l'odeur de pisse chaude (à moins que ce ne soit l'inverse) !
Il faut vite breveter les aérosols « Lemon Friday » (enfin surtout « Lemon » dans le cas présent).
Une vitre séparait (heureusement ?) les toilettes dudit fumoir. Et là, on était loin d'un salon cosy. Vous vous imaginiez ça ?



Et ben pas tout à fait...
En fait, le fumoir était un espèce de cagibi d'environ 2 m2 maximum, dans lequel s'entassaient jusqu'à 5-6 fumeurs. Je ne sais pas s'il y avait un extracteur d'air comme l'exige la loi mais au vu de la densité de fumeurs là-dedans, il aurait été de toute façon inutile. Ça puait la transpiration et la chaussette (en sus des odeurs d'urine des chiottes voisines donc).

Ce minuscule espace inhospitalier ne disposait pas de fenêtre en dehors d'une sorte de petit soupirail au-dessus de la tête qui donnait sur la rue. D'autre part, les murs en béton brut gris auraient certainement pu inspirer Marc Dutroux pour sa prochaine chambre d'enfant...

C'était laid, sale, irrespirable et ça donnait la touche finale qui manquait à cette charmante soirée.
En fait, ça ressemblait plutôt à ça :



Je n'ai aucune reconnaissance car en fait, je devrais les remercier. C'est peut-être le souvenir de cet ignoble fumoir qui a contribué à ce que j'arrête de fumer 3 mois plus tard !
Durant cette pause cigarette, j'ai quand même discuté avec un type très sympa. Il était en train de raconter à l'un de ses potes, qu'il avait rencontré une hôtelière nymphomane qui n'était pas contre un plan cul régulier.
Forcément, quand on a vécu des galères identiques, ça rapproche ! J'ai donc bien rigolé de voir qu'elle avait dû traumatiser les 5 mecs qu'elle avait rencontré dans la demi-heure.
Je me suis senti moins seul et j'ai écrasé mon mégot par terre (bof, une saleté de plus dans ce cloaque...).
J'étais de nouveau regonflé à bloc pour retourner sur le ring.



Je suis donc retourné assister à la 2e session de speed dating.
Le maître du temps, son chronomètre en main, m'a indiqué ma place pour ce match retour et la seconde brochette de filles m'a semblé d'entrée de jeu aussi indigeste que la première.
Comme c'était le dernier tour avant l'ouverture du dancefloor, on était moins nombreux et je n'aurai donc que 3 idiotes candidates à rencontrer.

Un scénario pour Chabrol

La première (numéro d'écrou 90) m'a dit s'appeler Amy (comme celle de la maison du vin*). Ben voyons...
Bon, l'habit ne fait pas le druide (comme dirait Panoramix) mais elle avait plutôt une tête à s'appeler Cécile, Sophie, Caroline ou Julie. Allais-je avoir le droit à la paranoïaque qui préfère donner un faux prénom de peur d'être démasquée ?

Elle était plutôt sympa et jolie dans sa petite robe noire sexy et ses chaussures plates. Elle m'a raconté qu'elle avait plaqué son mec quelques mois auparavant, quitté sa vie monotone à l'île de Ré et son boulot d'assistante de direction pour venir tenter l'aventure à la capitale.
Elle fleurait bon la dactylo provinciale des années 60. Touchant.

Soyons honnêtes : je me suis fait chier pendant les 6 minutes mais son histoire avait quelque chose d'attendrissant et elle était agréable à regarder (qui c'est qui a dit « une belle conne quoi ! » ?). Je me suis demandé si elle a senti que je m'étais fait chier...



Allez... Il fallait bien que j'en mette au moins une dans mon panier, histoire de voir si la Rétaise avait été sensible à mon charme. Au moins j'aurai peut-être le loisir d'une rencontre en dehors de ce cadre glauque et minuté : je suis joueur ! Parfois quelqu'un paraît chiant au début, et en fait, il se révèle super intéressant par la suite... Ou pas.
Parfois c'est l'inverse aussi.

(* Winehouse. Ceux qui n'avait pas compris ma blague pourrie peuvent soit se racheter un dictionnaire Harrap's, soit un almanach Vermot)

La seconde demoiselle s'appelait Magali. C'était une grande girafe d'1m80 (quand bien même elle m'aurait plu, c'était mort au vu de mes 8 cm de moins, hors talons), très BCBG avec une jupe noire, une veste noire, des collants noirs, des escarpins noirs mais... un absence totale d'humour noir !
Les filles grandes de taille ont déjà naturellement une certaine allure et des difficultés à se trouver un mec dont la tête ne leur arrive pas au niveau des seins. Pourquoi, Diable, s'obstinent-elles en plus à se rajouter 10 cm d'escarpins ? Pour un pragmatique terre-à-terre comme moi, certaines logiques féminines m'échappent...

(à suivre...)



10 janvier 2013

Une brochette dégueulasse sur le grill

Résumé des épisodes précédents : Ça devait faire près d'une heure que j'étais arrivé à ma première soirée « Lemon Friday ». Et je savais déjà que ce serait la dernière…
Malgré tout, je voulais « laisser sa chance au produit », comme on dit dans le jargon du marketing. J'avais déjà rencontré Sarah avec son questionnaire, qui avait dû être flic dans une vie antérieure, et maintenant je me débattais avec Sandrine qui, elle, avait dû être très méchante dans une vie antérieure pour être punie de la sorte...

Après le morceau de poulet, le morceau de cochon(ne)...



Sandrine (souvenez-vous, le n°25, ou sinon relisez le post précédent pour vous remettre dans le bain) n'avait pas fini de me raconter sa vie sentimentale et sentait bien que le temps pressait.
Je suis sûr qu'elle avait déjà raconté exactement la même chose, mot pour mot, au péquenot chauve qui m'avait précédé pendant que je passais l'interrogatoire avec Sarah (souvenez-vous, le n°28). D'ailleurs, en le regardant à la dérobée, lui aussi avait l'air d'avoir ses 40 ans bien tapés avec son crâne en pain de sucre.
Sandrine m'a alors brutalement sorti de ma rêverie :

- « Tu sais, moi je cherche du sérieux... mais ça ne me dérange pas de commencer une relation par du sexe ! ».

Soyons franc, je ne vais pas faire le mec choqué. Ce n'est pas le propos en soi qui m'a dérangé. Il serait sorti de la bouche de Monica Belucci, je l'aurai même trouvé tout à fait agréable.
Mais là, c'était plutôt Monique Boulecci... si vous voyez ce que je veux dire !

Enfin… à tendre une telle perche, elle prouvait qu'elle avait au moins foi en sa bonne étoile de repartir avec un homme ce soir. Je n’ai pas eu l’occasion de m’en assurer en repartant mais, au vu du public masculin de la soirée, elle avait ses chances...



Elle m'a raconté ensuite, dans les 2 dernières minutes de ce speed date interminable, sa seconde « romance » depuis son veuvage : elle sortait depuis presque 1 an avec un représentant des fenêtres K par K.
Je sais... vous croyez que j'invente pour alimenter cette chronique. Mais non ! Je vous assure qu'il n'y a aucun mal à travailler pour cette noble enseigne de fenêtres en PVC !
C'est juste désormais pour que vous sachiez que ces VRP ne viennent pas toujours que pour vous défoncer votre vieux Vélux coincé...

Là, j'ai réussi à lui glisser mon unique question en 6 minutes :

- « Ah... mais tu n'es pas célibataire en fait ? »
- « Siiiii... Hi Hi. En fait, comme il est marié lui aussi [NDLA : Comme le plombier, vous vous souvenez ?], j'en ai un peu marre. Mais je le garde en attendant de trouver mieux ».

Nikos Aliagas a sifflé la fin de la partie, et lorsque je me suis levé, Sandrine m'a suggéré que l'on s'échange nos numéros de téléphone tout de suite plutôt que d'attendre que le site internet nous remette en contact ultérieurement.
Oh putain... celle là, elle avait vraiment envie d'un coup de polish dans l'arrière cuisine !



J’ai affiché mon sourire le plus faux-cul possible en bredouillant un « Euh… on verra », et je suis allé m’assoir dans l’angle du ring à côté de la 3e demoiselle de la soirée.


avec quelques épices créoles...

Aurélie avait le numéro 26. C’était une jolie métisse de 30 ans, souriante, avec un beau visage rond et angélique, des traits fins.
Quand Denis Brogniart a lancé son chrono, le dialogue s’est engagé naturellement. Aussi incroyable que cela puisse paraître dans cette pitoyable soirée, Aurélie avait l’air d’être psychologiquement équilibrée, plutôt sympathique, avec de la conversation et même une certaine dose d’humour.
Elle était Antillaise et avait un accent marqué et j’avoue que j’avais un peu de mal parfois à la comprendre.



Des filles que j’ai rencontrées ce soir là, Aurélie aurait pu faire partie de celles que j’aurais souhaité revoir. Si seulement…
Il faut dire ce qui est, et ne pas se voiler la face. Elle avait dû en faire craquer un certain nombre… Non pas des mecs, des jeans !



Bref, même si le chrono m'a semblé incroyablement court par rapport aux deux premières entrevues, je n'ai pas voulu m'appliquer l'adage selon lequel « les rondes c'est comme les vieilles mobylettes, ça dépanne et c'est rigolo à monter, jusqu'au jour où un ami te voit dessus ».

J'ai donc abandonné Aurélie aux griffes acérées du mâle qui me succédait sur le canapé et qui semblait visiblement éprouvé au sortir de sa discussion avec l'hôtelière nymphomane.

Juste quand je commençais à me prendre à ce petit jeu amusant, la 4e demoiselle s'est montrée pour le moins déconcertante...

Comment s'appelait-elle ? Quel numéro portait-elle ? En fait, je ne le saurai jamais (et vous non plus par voie de conséquence !).
C'était une fille mince, aux cheveux courts d'un blond platine, avec des grandes pattes de sauterelle repliées dans un jean et des yeux d'un bleu piscine trop maquillés.
La chose qui m'a (immanquablement) le plus marqué chez elle a été sa poitrine, visiblement très bien faite et que les mains d'un honnête homme n'auraient jamais repoussée...
C'est peut-être pour ça d'ailleurs - et pour le furtif (si si, je vous assure, vraiment furtif) regard que j'ai posé sur ses attributs mammaires - qu'elle a eu la réaction suivante :

Avant même que Jean-Luc Reichmann lance le round, la blonde m'a dit avec un fort accent russe :

- « Yé zoui dézolé. Za n'est pas contle toi, mais zé n'est pas comme moi pensais. Yé n'aime pas dou tout cé zeu. Yé né vé pas continouer.
Toi pas ploblème, mais moi n'aime pas rencontler inconnus comme ça... ».

Allons bon. Déjà que je n'avais pas été gâté par le hasard dans l'attribution des 5 nanas que je devais rencontrer, si en plus j'en avais une qui démissionnais, c'était le pompon !

La Russe était sans aucun doute la seule de la soirée à jeter l'éponge et choisissait de laisser tomber juste quand c'était mon tour. Certes, ce n'était probablement pas la femme de ma vie ; mais quand même !
Je ne rentabilisais même pas mes 15 € et j'avais 6 minutes à tuer avant la dernière pintade de ce round.



Jean-Pierre Pernaut a retenu son chrono le temps de s'excuser pour la cliente slave qui venait de foutre le camp sur ses chaussures à plate-forme, et m'a promis de me faire revenir très vite pour un second round une fois que tout le monde serait passé.
J'ai trouvé cette volonté de me rassurer amusante. Avait-il conscience de l'indigence intellectuelle de sa clientèle pour chercher à compenser cette défection par de la quantité ?


...mais évidemment ça donne soif !

Je suis sorti du ring pour aller me rincer le gosier au bar et vu que la première gorgée de bière (et autres plaisirs minuscules) ne s'était pas révélée concluante lors de mon arrivée, j'ai demandé un simple verre d'eau du robinet.
La serveuse qui m'avait servi la bière chaude ¾ d'heure auparavant s'est chargée de me rappeler à quel point elle était mal aimable.

- « Je suis désolée. Nous ne servons pas de verre d'eau ».

Ma gorge était une terre aride.
Je n'ai jamais compris ce qu'un établissement avait à gagner à refuser d'offrir un verre d'eau. Ils ne rattraperaient certainement pas en consommations payantes ce qu'ils perdaient en réputation.



La physionomie des soirées « Lemon Friday » se dessinait lentement mais nettement : un lieu ringard et has been, un personnel pas franchement avenant, la sensation que la seule chose qui leur importe c'est ton portefeuille, une clientèle bas-de-gamme et désespérée....
Bref, lamentable.

Ces quelques réflexions n'avaient pas étanché ma soif, mais pendant ce temps, les 6 minutes de chômage technique s'étaient écoulées. Je pouvais retourner explorer derniers les bas-fonds (au sens premier du terme) de la drague parisienne.



J'ai repris ma place dans le ring, sur le canapé en feutrine, à côté de la 5e et dernière demoiselle de la session.


Et il y a toujours un morceau trop cuit !

Stéphanie avait le numéro 193. C'était une blonde très banale, ni belle, ni moche, sans charme ; Si votre palpitant bondit dans votre cage thoracique quand une personne vous touche et vous plaît en général, on pourrait dire, par opposition, que Stéphanie induisait l'électrocardiogramme plat.

Je l'ai poliment salué en m'asseyant.
Pas un sourire. Glaçante.
En plus de ses petits yeux bleus en trous de pine sur un visage dur, elle affichait un air de méfiance qui paraissait permanent chez elle tellement il semblait naturel. Ses cheveux blonds filasses ramassés en un quelconque chignon lui donnait un faux air de Dorothée (mais si, rappelez-vous dans votre enfance, celle du « Club » avec Jacky et Corbier !).

Le chrono de notre G.O. du Club Med a démarré et la conversation avec la blonde a vite tourné court. Elle répondait super sèchement, était peu bavarde et s'appliquait à paraître autoritaire à chaque phrase. Elle m'a indiqué qu'elle était infirmière.
Je devais toujours être dans la Twilight zone !



Quel formidable brochette ! Quand j'ai participé à cette ridicule soirée en septembre dernier, j'avais déjà entamé ce blog. Ami célibataire comme moi, j'ai su immédiatement que je t'en parlerai pour te faire économiser 15 € et ton précieux temps.
Car la soirée n'est pas tout à fait terminée...

(à suivre...)